Pour la macro, on conseille de rechercher les belles ambiances du petit matin ou du crépuscule. Ce sont des moments privilégiés pour approcher les insectes.

En effet, à la différence des mammifères, le métabolisme des insectes ne leur permet pas d’être actifs lorsque la température est basse. Le photographe a alors tout le temps nécessaire pour choisir le meilleur point de vue et peaufiner le cadrage.

Mais les photographies montrent des insectes pétrifiés par le froid ou la rosée tandis que la vraie vie des insectes est très agitée !

Débuter simplement

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Pour photographier les insectes en pleine action, il faut travailler en milieu de journée.

Malheureusement, lorsque le soleil est haut dans le ciel, la lumière est dure et disgracieuse.

On peut essayer de masquer les rayons du soleil à l’aide d’un diffuseur, mais dès qu’on projette une ombre sur un papillon qui butine une fleur ; il s’envole. Que faire ?

Le flash est la solution. Pour débuter, je conseille d’utiliser un seul flash en fill-in, c’est-à-dire en complément de la lumière naturelle.

Un flash macro placé à l’avant de l’objectif permet déjà de déboucher les ombres trop marquées du soleil au zénith.

Personnellement, je reste un inconditionnel des petits flashs macro Nikon SB-R200 qui sont très souples d’emploi et qui produisent une plus belle lumière qu’un flash annulaire.

Privilégier l’arrière-plan

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Pour aller plus loin, il faut éclairer toute la scène au flash, aussi bien l’arrière-plan que le sujet principal. Là, ça se complique. La difficulté n’est pas dans la technique.

Les appareils modernes proposent des systèmes de pilotage des flashs sans câble très performants.

On peut associer les flashs à différents groupes auxquels le photographe applique des réglages spécifiques.

Avec trois flashs, le mode de travail est le suivant. On dédie deux unités à l’éclairage du sujet dans deux groupes différents.

On sous-expose un flash par rapport à l’autre pour avoir du modèle sur le sujet. Le troisième flash, associé à un autre groupe, éclaire le fond.

Cela permet de doser la lumière de l’arrière-plan indépendamment de celle du sujet.

Tout cela est finalement simple à maîtriser, car on conserve l’automatisme TTL et on se contente de régler les puissances relatives entre les groupes.

Entrer dans la lumière

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La difficulté est ailleurs. Il faut apprendre à connaitre les subtilités de la lumière naturelle pour savoir les reproduire en positionnant les flashs aux bons endroits et en utilisant quelques accessoires pour modeler le rendu (diffuseurs, réflecteurs, boites à lumière).

C’est sur le terrain qu’on apprend cela, en faisant des repérages sans son appareil.

Il faut notamment passer du temps à tourner autour d’un sujet pour découvrir comment l’ambiance évolue en fonction de la position du soleil.

Avec un peu de pratique, on découvre les effets d’un contre-jour ou la façon dont la lumière est filtrée par des feuilles. Pour recréer ces effets avec les flashs, il faut bien sûr les désolidariser pour supporter mes flashs.

Je fixe un flash macro à l’avant de mon objectif uniquement lorsque j’ai besoin de déboucher des ombres. Les autres flashs sont des modèles cobra puissant qui facilitent l’usage d’accessoires.

Par exemple, pour reproduire la lumière douce d’une journée nuageuse, je crée un éclairage indirect en dirigeant le flash vers une feuille de papier bristol A4 ont la taille est gigantesque par rapport à mon minuscule sujet.

Pour reproduire le modèle d’une lumière filtrée par des végétaux, je remplace le classique réflecteur blanc par une feuille de papier aluminium façonnée pour obtenir le bon rendu. Finalement, ces accessoires simples et peu coûteux sont aussi importants que les flashs.

Vif comme l’éclair

Au-delà de la maîtrise de la lumière, le flash apporte d’autre avantage en macro. Les éclairs des flashs sont très brefs. Ils permettent de figer les mouvements plus efficacement que l’obturateur. 

En prenant soin ne pas placer les flashs trop loin du sujet, la durée des éclairs n’excède jamais 1/10.000s ! Le flash permet donc de supprimer tout risque de flou de bougé.

C’est cette caractéristique des éclairs de mes flashs que j’utilise pour photographier les insectes en plein vol. On entre ici dans le domaine de la photo haute vitesse qui apporte de nouvelles contraintes dans l’usage des flashs.

D’abord, pour maîtriser la durée des éclairs, je suis contraint d’abandonner la mesure TTL pour travailler en manuel. Ainsi, lorsque je règle un flash Nikon SB-910 sur M1/128, la durée d’exposition est de 1/38.500s. 

Et puis, il faut minimiser le délai de déclenchement de l’appareil pour avoir une chance de prendre la photo à l’instant où l’insecte en vol traverse le plan net. 

Il faut donc désactiver toutes les fonctions ralentissant l’appareil. On peut alors être obligé d’abandonner les outils modernes pour recourir à d’antique câble de synchro X.

Ce n’est pas simple de réunir tous les bons réglages au bon moment et je dois avouer qu’il m’a fallu plus de dix ans pour maîtriser les contraintes de l’éclairage au flash en photo haute vitesse.

Mais quelle satisfaction ! À chaque fois qu’un cliché ultrarapide est réussi, je suis émerveillé par les incroyables acrobaties aériennes des insectes. Elles resteraient invisibles si le flash électronique n’existait pas !

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