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Je commencerai cet article en reprenant un extrait de Less Brown. Je ne me souviens pas de toutes les paroles mot pour mot, donc il est fort probable que je l’écorche un tout petit peu, mais je pense que vous comprendrez l’essentiel.

Il parlait de la réussite dans la vie en général et du fait que, lorsqu’il s’agit d’exceller dans la profession de son choix, nous sommes souvent nos propres ennemis.

Ce qui nous empêche d’avancer, ce n’est pas le manque de talent ou de compétence. Mais plutôt le fait qu’on se limite. On stagne non pas par manque de désir d’avancer, mais plutôt par peur. Parfois, on a atteint le niveau 9 sur 10 dans nos aspirations professionnelles. Et voilà ! Nous sommes si près du but.

Mais pour y arriver, nous devons prendre un grand risque, mettre en jeu tout ce que nous avons accompli jusqu’à présent, afin de faire le saut qui nous permettrait d’atteindre le sommet.

Le prochain pas est juste là, mais on a tellement peur qu’en le faisant, on risque de perdre notre statut de 9 et se retrouver à 8 ou 7 qu’on finit par se rétracter.

Plutôt que de risquer ce petit recul, nous jouons la sécurité et nous choisissons plutôt de maintenir notre position.de 9 sur 10, ce n’est pas mal après tout. Mais en prenant juste un peu de risque, en poussant juste un peu plus loin, on s’offre la possibilité d’atteindre le sommet.

Je vous avais prévenu que je ne reprendrais pas l’extrait mot à mot, mais je suis certain que vous avez perçu le lien. Le parcours d’un photographe est parsemé d’obstacles.

Les niveaux un à cinq se déroulent plutôt bien. C’est le moment où vous tombez amoureux du métier et où, petit à petit, vous acquérez les compétences techniques nécessaires pour commencer à prendre la photographie au sérieux, que ce soit comme carrière ou comme principal moyen de création.

Je ne veux pas être trop négatif, mais, à bien des égards, cette première partie de votre parcours sera probablement aussi la plus ludique. Même si on vous propose de temps en temps du boulot, il est peu probable que vous gagniez voter vie avec la photographie.

À ce stade, votre portefeuille s’étoffe à vue d’œil grâce à de simples calculs mathématiques. Si vous commencez avec zéro dans votre portefeuille, chaque fois que vous acquerez de nouvelles compétences, vous avez l’impression d’avoir fait une percée majeure.

 Lorsque vous atteindrez les niveaux 5 à 10, vous aurez déjà acquis une solide base, de l’expérience et des compétences. À ce stade, il s’agit moins de prouver que vous êtes capable de prendre une photo techniquement parlant que de trouver votre propre style et de déterminer ce qui vous différencie sur un marché incroyablement compétitif.

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Pour vous démarquer dans un marché aussi concurrentiel que celui de la photographie, vous devez apporter quelque chose d’unique.

Même s’il est vrai qu’il serait agréable d’atteindre cet objectif simplement en achetant le meilleur appareil photo ou en regardant tous les tutoriels jamais réalisés sur YouTube, en fin de compte, cette chose spéciale qui fera que votre travail se démarquera des autres aura très peu à avoir avec des aspects spécifiques de votre métier et tout à voir avec des aspects spécifiques de votre caractère.

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Vous devez creuser profondément pour trouver ce qui vous rend unique. Tout le monde peut apprendre à exposer correctement un flash ou à utiliser correctement un appareil photo. Mais ce qu’absolument personne ne peut imiter, ce sont vos expériences personnelles et particulières.

D’un point de vue technique, il est possible de faire de la rétro-ingénierie sur pratiquement toutes les images jamais créées. Mais il est impossible de se mettre dans la peau de l’artiste. Du moins, pas littéralement. Et c’est son expérience qui donne à l’artiste sa vision unique du monde.

Alors comment découvrir ce qui est enfoui au plus profond de vous-même et comment cela se rapporte à votre photographie ? Eh, bien, c’est la raison pour laquelle je disais dit que les niveaux 1 à 5 sont beaucoup plus amusants que les niveaux 5 à 10.

 La première moitié de votre voyage consiste à apprendre à voir à travers un appareil photo. La seconde moitié consiste à apprendre à voir ce que l’appareil photo voit à travers vous. C’est autant un voyage psychologique dans l’autoanalyse qu’une question d’apprentissage de nouvelles astuces techniques. C’est effrayant. Ce n’est pas toujours prévisible. Et c’est un travail très, très dur.

Bien sûr, ce qui rend le voyage vers la recherche de soi au travers de son art si contrariant est non seulement le fait que se comprendre vraiment est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît. Mais surtout le fait que la version définitive de qui nous sommes vraiment, quels que soient les efforts que nous déployons pour la trouver, est toujours une cible mouvante.

Jusqu’au jour où l’on viendra nous porter les premières bottes, nous avons tous la capacité de grandir en tant qu’êtres humains. Nous avons tous la capacité de changer pour le meilleur, parfois pour le pire. À moins que nous ne nous barricadions dans une grotte en dehors de la société, il est probable que nous continuerons tous à vivre de nouvelles expériences.

Ces nouvelles expériences continueront d’informer qui nous sommes en tant qu’êtres humains et comment nous voyons le monde. En tant qu’artistes, ce changement de perception continuera à ajouter de nouvelles couches à la façon dont nous percevons notre art.

 Il y aura des changements subtils dans ce que nous considérons comme bon sur le plan artistique. Il y aura des changements dans la narration et les concepts que nous communiquons au public. En bref, nous changeons. Et l’art que nous créons change aussi.

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Mais comment est-ce que vous pouvez vous permettre de changer alors que vous avez travaillé si dur pour arriver là où vous êtes ?

Vous avez consacré des heures de travail technique aux niveaux 1 à 5. Vous avez fait l’auto-analyse profonde nécessaire pour vous différencier du marché et vous avez porté votre travail à un niveau de qualité extrêmement élevé aux niveaux 5 à 9.

Vos clients vous connaissent. Ils connaissent votre travail. Ils savent que lorsqu’ils s’adressent à vous, ils obtiennent toujours un résultat satisfaisant. Cette constance est l’une des principales raisons pour lesquelles ils vous sont restés fidèles.

Mais, si vous êtes honnête avec vous-même, vous commencez à réaliser que vous n’êtes plus la même personne qu’il y a dix ans. C’est parce que vous avez été capable de faire ce travail d’introspection au préalable, ça ne veut pas dire que le travail que vous créez actuellement ne vous parle pas.

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Vous aimez votre travail. Vous aimez vos clients. Vous aimez votre vie. Pourtant, vous voulez toujours quelque chose de plus.

Vous avez atteint le niveau neuf, mais au fond de vous, vous savez qu’il y a un niveau dix en vous qui ne demande qu’à émerger.

Le seul problème, c’est que vous craignez qu’en explorant le type de concepts nécessaires pour faire ce voyage, vous ne vous égariez trop loin et que vous perdiez votre clientèle. Que diront-ils de vous ? Allez-vous ruiner votre réputation à cause d’un post Instagram ?

Les clients qui vous ont consciencieusement payé pendant toutes ces années pour prendre des photos exceptionnelles de gastronomie penseront-ils que vous avez perdu la tête lorsque vous vous essayez à un shooting de mode ?

Une fois que vous avez atteint le niveau professionnel, il n’est plus du tout facile d’évoluer en tant qu’artiste. Vous avez travaillé dur pour atteindre ce niveau, et à présent tous vos clients sont pleinement conscients de chacune de vos avancées.

Mais, en raison de cette réputation, votre prochain pas prend maintenant une signification toute particulière. Si vous vous trompez, vous risquez d’ouvrir la porte à la concurrence et de vous faire rétrograder ? C’est une préoccupation réelle.

Mais pesez-vous la question suivante. Êtes-vous le genre de personne prête à vous reposer sur vos lauriers et à accepter votre niveau de créativité actuel comme un fait permanent ? Êtes-vous simplement heureux d’avoir atteint un certain niveau et êtes-vous satisfaits de vous y maintenir ? Ou êtes-vous devenus un artiste, au moins en partie, parce que c’est une profession qui vous permet de grandir et de vous développer constamment et que les seules véritables limites à votre succès sont celles de votre imagination ? 

Je ne voudrais pas vous donner l’impression que l’une ou l’autre option est facile ou qu’il existe une réponse définitive. Nous vivons tous des situations différentes. Nous avons des ambitions différentes, des spécialités différentes et des situations financières différentes. Il n’existe pas de réponse unique à une question aussi importante que celle-ci.

Christopher Malcolm Photography

S’il y’a une chose sur laquelle on est tous d’accord, c’est que pour grandir, il faut continuellement rechercher de nouvelles expériences. Vous devez repousser vos limites. Sinon, elles continueront à vous limiter.

Bien sûr, il existe mille et une façons de repousser ses limites. Ce n’est pas parce que vous êtes un photographe culinaire qui désire explorer la mode que vous devez virer tous vos clients du jour au lendemain, remplacer toutes les images de gastronomie de votre portfolio par des images de mode et placer une pancarte au-dessus de votre espace de travail qui proclame fièrement « Le steak est mort ». Même si vous souhaitez effectuer ce changement, il faudra élaborer une sorte de plan logique de transition.

L’exploration de nouveau champs de créativité ne doit pas se faire de manière aussi radicale. Vous pouvez, de temps en temps, ajouter une image de mode sur vos réseaux sociaux pour tâter le terrain.

Vous verrez peut-être que les gens commencent à apprécier plus vos créations de mode que vos créations culinaires. Peut-être que l’équilibre entre les clients du secteur alimentaire et ceux du secteur de la mode commence à pencher en faveur de ces derniers.

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Vous pouvez également explorer un genre nouveau sans toutefois le faire savoir à tout le monde. L’année dernière, au plus fort de la quarantaine, j’ai lancé une série d’autoportraits.

Je ne me considère pas du tout comme un photographe autoportraitiste, mais lorsqu’on est contraint par l’État à passer autant de temps seul chez soi, les options sont quelque peu limitées.

Bien que je n’aie pas l’intention de changer de carrière, le simple fait de créer ces autoportraits de manière quotidienne m’a permis d’explorer des approches artistiques différentes de celles que j’ai eues l’occasion de faire avec mes clients.

En raison de mes performances athlétiques de plus en plus limitées, de mon incapacité à synchroniser le retardateur de l’appareil photo avec mes flashs et de mes tentatives de saut qui ne sont pas du tout de l’ordre du ballet, mes autoportraits étaient nécessairement dépourvus du même dynamisme athlétique que celui que j’apporte au travail que je fais pour les publicités de fitness et les vêtements de sport.

Privé des modèles habituels et des astuces habituelles, j’ai dû trouver de nouvelles façons de créer des images intéressantes avec un sujet moins intéressant.

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Le résultat, c’est une série assez importante de portraits d’art qui ont remporté plusieurs prix et expositions. 

J’ai même osé montrer certains de ces travaux à des clients. Je savais que les autoportraits de moi-même étaient très éloignés des photos d’action pour lesquels ils me paient.

Mais, étant donné que mes clients étaient également, pour la plupart, confinés chez eux, cela semblait être le meilleur moment possible pour essayer quelque chose de nouveau.

Le résultat final a été un approfondissement de ma relation avec mes clients, car je leur ai permis de mieux me connaître en tant qu’artiste, ainsi qu’une chance de prouver qu’ils peuvent me consulter pour des projets pour lesquels ils n’auraient peut-être pas pensé à moi auparavant.

Il ne s’agit, bien sûr, que d’un exemple limité. Mais il montre comment le fait de repousser mes propres limites m’a permis d’améliorer ma technique et de mieux comprendre ce que je voulais dire en tant qu’artiste.

Cette compréhension plus profonde conduit à un travail plus profond et plus personnel, qu’il s’agisse d’essayer quelque chose de nouveau ou d’appliquer cette compréhension plus profonde à mon travail.

Pour continuer à gravir les échelons en tant qu’artiste, il ne faut pas nécessairement se débarrasser de l’ancien. Il faut se donner de l’espace pour grandir. Il s’agit de ne pas avoir peur de perdre sa place dans la hiérarchie au point de se priver accidentellement de la possibilité d’aller encore plus haut.

Il y a un risque à vouloir aller plus loin. Mais il y a un risque tout aussi grand à rester sur place.

Alors, tout en continuant de grandir en tant que personne, permettez à cette croissance d’influencer votre croissance en tant qu’artiste. On ne sait jamais jusqu’où un petit changement pourrait nous mener.

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