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Du tortillard au TGV, de la loco à vapeur au vieux wagon oublié dans une gare désaffectée, le train est le thème « photo passion » par excellence : graphisme, portrait, macro, nature morte, paysage, reportage… tout est possible !

Depuis toujours, le train est l’objet d’une véritable fascination. Dans la mémoire collective, marquée par le cinéma et la littérature, d’un hall de gares, d’une garde-barrière, de la « gueule » d’un cheminot affairé à triturer les entrailles de sa machine… on pourrait multiplier les scènes à volonté !

La formidable richesse esthétique offerte par le chemin de fer touche à la plupart des spécialités photographiques : paysage, graphisme, photo de nuit, vues d’intérieur, macro, reportage, et même nature morte !

De fait, la technique photo à mettre en œuvre sont très diversifiées et encore aiguillées par les différences personnelles : loco à vapeur, machines modernes, trains exotiques, omnibus de banlieues, modèles réduits, personnages du rail… le choix est vaste, mais incontestablement, c’est la passion qui parle.

Deux objectifs, un boîtier …. C'est tout ce dont vous avez besoin

Photographier le train nécessite peu de matériel : un boîtier, un grand-angle et un petit téléobjectif permettent déjà de travailler efficacement.

Pour plus de confort, prévoir deux zooms de 28-80 mm et 80-200 mm, qui autorisent les cadrages précis et facilitent la suppression des éventuels sujets parasites : parking de gare, chariot de porte-bagages, caténaires en photo de loco à vapeur…

Le grand angle convient surtout pour les vues générales, avec premier plan indispensable : sinon la vue est plate, car la courte focale repousse les sujets vers l’arrière et oblige à cadrer trop de ciel et de sol à la fois.

Il vaut mieux donc occuper une large partie de l’image avec un premier plan détaillé, et utiliser les fuyantes générées par les rails pour guider le regard vers un point fort secondaire  (gare, village, deuxième train…) autres méthodes, photographier le train au grand-angle dans le paysage  (sans premier plan) et couper l’image en panoramique pour éliminer le surplus de ciel et de sol : moyen dynamique pour photographier une rame entière sans la noyer dans un paysage quelconque.

Le jeu sur les perspectives et la valorisation des rythmes visuels se travaillent à la télé, par exemple pour les enfilades de nez de TGV alignés en gare et les perspectives tassées lors de l’arrivée du train dans une jungle de pylônes et de caténaires.

Avec une focale fixe ou un zoom qualité pro, utilisez le doubleur de focale pour renforcer l’effet télé : une très longue focale permet l’intégration parfaite du train dans son environnement !

Le train est une source inépuisable de sujets pour les amateurs de graphismes, surtout en gare et au dépôt. Là, le télézoom est très pratique pour cadrer, serré un détail esthétique ou mécanique, isoler un train d’un autre moins photogénique, ignorer les voyageurs indésirables dans le cadre.

Toutefois, l’objectif doit être suffisamment lumineux pour éviter les arrière-plans sombres, courants dans les gares anciennes. Et la grande ouverture évite de travailler sur trépied, lequel est inédit dans les gares SNCF, sauf dans les petites gares de trains touristiques où il est généralement toléré en basse saison et quand les passages sont rares.

Le train objet esthétique

le train objet esthétique

C’est beau un train ! Locomotives anciennes, TGV, Eurostar ou Thalys, il y a tout pour satisfaire les amateurs de belles mécaniques, de graphismes et de couleurs saturées. Les grandes vedettes restent cependant les machines à vapeur : Pacific 231, 141 R, 230 G, etc., qui pour la plupart ont fini dans des fonderies.

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Heureusement, ici et là, une poignée d’inconditionnels s’efforce de maintenir les rescapées en état de marche …  » en vie  » diraient leurs mécanos ! 

Ces bêtes rares sortent surtout à la Belle saison. La fameuse loco à vapeur  230. G353 de la SNCF, elle ne sort sur les voies que pour les tournages de film ou pour des convois commémoratifs. Si l’occasion se présente…

Face à une loco à vapeur, le photographe se voit offrir une multitude de sujets : graphisme des embiellages, jets de vapeurs qui contrastent avec la machine sombre, opposition entre taille du mécano et gigantisme de la mécanique, esthétisme des fuyantes du train au grand-angle, impression de puissance dégagée des cadrages serrés aux télés…

La principale difficulté technique réside dans la gestion de l’exposition. L’engin – photographié de préférence en noir et blanc – doit être sombre, sans sous-exposition et la vapeur doit être blanche, mais pas surex : mesure multizone s’y perd parfois !

Alors, il ne reste plus qu’à débrayer les automatismes et de faire la mesure en semi-auto sur une charte de gris neutre. Avec un posemètre à main, on obtient un résultat analogue en prenant la mesure en lumière incidente.

 Contrairement à la loco vapeur, la motrice diesel et le train électrique cachent leur mécanique sous des capots aérodynamiques. Il n’y a que le design, la couleur ou l’intégration judicieuse du train dans l’environnement pour séduire l’esthète. Techniquement, ces trains sont plus faciles à photographier…

Du moins, lorsqu’ils sont à l’arrêt ! Le savoir-faire des décorateurs du TGV facilite grandement la prise de vues en couleur : un beau train s’intègre plus facilement dans une composition.

Photographié en légère plongée de face, quand le train se détache dans un creux sur un  » entrelacs » de rails en arrière-plan (vue d’un pont en sortie de gare d’une grande ville), ou de profil au milieu des champs de colza ou de tournesol, les formes racées du train à grande vitesse sont très photogéniques !

Composer en profondeur

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Photographier en entier, un train devient un petit accessoire dans un grand paysage. C’est pourquoi la plupart des photos sont prises de face au télé, ou de trois quarts, cadrées d’assez près pour dynamiser la vue au grand-angle : la fuyante créée par le train donne alors toute sa profondeur à la composition.

Le cadrage trois quarts permet aussi d’intégrer un premier plan dans le cadre. Ce premier plan doit être esthétique, symboliser la région traversée (maisons typiques, vaches), avoir un rapport direct avec le rail, répondre par sa couleur au graphisme du train.

 Le dosage de la profondeur de champs est critique en cadrage trois quarts : une belle photo de train ne tolère pas de zones floues ! Travaillez aux alentours de f/8 ou f/11 pour étendre la zone de netteté, mais attention à la vitesse d’obturation : 1/250 s, voire au 1/500 s afin d’éviter le bougé des parties du train les plus proches.

La mise au point doit être faite au premier tiers du sujet, car la profondeur de champs se répartie un tiers en avant du plan de mise au point et deux tiers en arrière. Le testeur de profondeur de champ est ici appréciable pour bien juger la répartition de la netteté.

Très important en photo de train sur fond de paysage, pour mieux apprécier profondeur de champ et précision du cadrage, montez l’appareil sur trépied : il a certes le défaut d’entraver les mouvements, mais c’est l’outil de cadrages léchés, permettant en outre de tirer le meilleur des objectifs.

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Le cadrage d’une rame de profil est intéressant sur le plan purement graphique : succession de lignes horizontales de haut en bas de l’image par exemple. Le choix d’un cil bien bleu comme bande colorée du haut et d’une zone de couleur unie en bas est indispensable pour que l’effet graphique présente des parties bien homogènes.

Pour ce genre d’image, le train doit rouler à faible vitesse. Sinon, il faut choisir entre un premier plan flou ou un train pas net … à moins d’opter pour le filé total et d’accompagner le passage du train avec une vitesse d’obturation entre 1/8 s et 1/30 s !

Utilisez le filtre polarisateur ou un gris neutre afin de faire tomber la vitesse, car même quand le diaph est fermé à f/22, on est couramment au 1/125 s par très beau temps avec du film 100 ISO !

Le cadrage frontal se fait au télé de 200 à 300 mm pour tasser les perspectives et mieux intégrer le train dans son environnement. Diaphragme à f/5,6 ou f/8, vitesse au, 1/500 s, choisissez un site où les rames se succèdent régulièrement.

Laissez-passer quelques trains pour mieux repérer l’endroit idéal et pinaillez la mise au point juste sur la rame en manuel : pour obtenir une image bien nette, il suffit de prendre la photo du train pile à cet endroit, en veillant à déclencher juste avant son passage dans le plan de mise au point.

Intégrer le train dans l'environnement

Integrer le train dans lenvironnement

Le train est synonyme de voyage et à ce titre, il doit s’intégrer parfaitement dans son environnement : sites symbolisant les gares et destinations prestigieuses da la ligne, régions vallonnées où le train décrit de grandes courbes, zones de couleurs qui contrastent avec celle de la rame… le cheminement sans surprise du train dans le cadre simplifie beaucoup le travail du photographe.

Il faut choisir le point de vue et la saison propice aux couleurs les plus claquantes pour se réserver des très belles images : immenses plages jaune vif des nombreux champs de colza au printemps, reflet du train dans un plan d’eau calme, arrière-plan de montagnes aux sommets parsemés de neige.

Évidemment, tout cela nécessite des repérages. A défaut de voyager spécialement dans ce but, ayez toujours un petit carnet pour noter les meilleurs sites au gré de vos déplacements.

Les équipements SNCF permettent encore de très belles images graphiques : gare à l’architecture moderne, structures d’une ligne haute vitesse, entrées et sorties de tunnel constituent d’excellent fonds !

Dans cet environnement, surveillez attentivement tout anachronisme pouvant survenir par des wagons et hangars anciens : il faut soigner l’image moderne véhiculée par le TGV !

De même, inutile de photographier une machine à vapeur sur une ligne électrifiée ou devant des constructions récentes : à moins de vouloir des contrastes violents, mettez chaque type de train dans son environnement habituel.

Très typées, les photos de train la nuit sont plus belles près des gares urbaines, là où les éclairages abondent. L’environnement y est plus discret, car il est noyé dans l’obscurité : seule la lumière fait l’ambiance !

Sur trépied, appareil en pose longue, photographiez sous les néons, lampes aux vapeurs de mercure et ampoules diverses. La variété des rendus donne des diapos étonnantes, surtout lorsque les phares des trains ajoutent des filés à ce chaos lumineux.

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Un coup de chance durant la pose offre parfois le spectaculaire flash bleuté de l’arc électrique entre caténaire et pantographe : le top !

Comme en photo de nuit classique, il vaut mieux travailler à la tombée du jour pour bénéficier du dégradé de couleur dans le ciel .

Ainsi, lumière artificielle et dégradé bleu/orangé ajoutent une atmosphère irréelle à la scène. Avec un ou deux trains qui passent et quelques autres à l’arrêt, l’effet esthétique est garanti !

Le cas échéant, débouchez le premier plan au flash en synchro lente, mais pas n’importe comment, car le conducteur peut interpréter l’éclair comme un danger potentiel et faire une fausse manœuvre !

En revanche, un train vide à l’arrêt, éclairé au flash en synchro lente, fait un excellent premier plan sur fond baigné dans la lumière artificielle.

Le train à toute allure !

le train objet esthétique

Pour les photographes, figer le TGV en pleine course nécessite une sérieuse dose d’entrainement, surtout quand il passe à proximité dans un bruit assourdissant !

La prudence impose de rester tout de même à distance respectable des voies, pour éviter l’aspiration produite par cette masse en pleine vitesse : travaillez au téléobjectif de 200 mm, afin de rester en sécurité tout en bénéficiant d’un cadrage serré !

Pour obtenir un train bien net, faites le point en manuel au préalable, à l’endroit de son passage. Quand il s’annonce, cadrez-le  bien avant son arrivée à l’endroit prévu et accompagnez son mouvement en le suivant dans le viseur.

Déclenchez quand le train passe et continuez le suivi de façon à supprimer les à-coups. Cette méthode utilisée avec une obturation très brève (1/2.000 s) fige le sujet et l’arrière-plan. Au contraire ; une vitesse lente (1/125 s à 1/60 s) introduit un filé du fond, sans altérer la netteté du sujet… quand du mouvement est primordiale !

On peut bien sûr faire des filés avec des trains beaucoup moins rapides : optez pour une obturation d’autant plus lente que le train est lent. Au  1/15 s, n’importe quel tortillard se transforme en train à grande vitesse sur fond filé. Veillez à la netteté du sujet, car la précision du filé est particulièrement critique avec les vitesses lentes !

Autre façon de symboliser la vitesse du train, photographié sur trépied un sujet au premier plan d’un côté de l’image, et attendre qu’une rame passe dans l’autre partie du cadre pour la prendre en filé.

Choisissez un train lent, car il est quasiment impossible  » d’attraper » un TGV en pleine vitesse avec cette technique : contentez-vous d’un train classique ou photographiez le TGV quand il entre en gare.

C’est dans la magnifique lumière de la belle saison que les trains dévoilent toute leur splendeur, et là on vous sent plein d’entrain : il est temps de s’informer des horaires de passage auprès du chef de gare et de descendre sur le terrain pour repérer les meilleurs sites.

Prévoyez tout de même de solides chaussures de marche au service de votre nouvelle passion ! Car une fois la voie trouvée, on ne s’arrête plus en chemin…

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