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Depuis longtemps, j’avais envie de réaliser un travail sur les chevaux camarguais, et je me suis finalement décidée au début de l’automne 2016. Ce qui m’a attirée surtout, c’est le mélange tout à la fois de douceur et d’énergie sauvage qui se dégage de ces chevaux.

Ils sont vraiment craquants avec leur robe blanche et leur regard de velours. Ils sont doux et affectueux, proche de l’homme, mais ils sont restés sauvage dans l’âme. Ce sont des chevaux élevés en semi-liberté, d’ailleurs les juments mettent bas sans intervention humaine.

Les chevaux camarguais qu’on voit de prime abord sont souvent attachés en rang d’oignons devant les mas pour attirer les touristes, ou bien ils se trouvent dans leurs enclos en bord de route, et il est difficile dans ces conditions d’effectuer des prises de vues intéressantes.

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Comme je n’ai pas mes entrées auprès des manadiers, j’ai dû faire des recherches sur internet pour être en mesure de photographier les chevaux dans leur milieu naturel qu’est la sansouire, steppe argileuse gorgée de sel s’inonde à la moindre pluie.

En surfant, j’ai ainsi découvert une manade, les cabanes de Cacharel, qui met à disposition les chevaux pour les prises de vues et le tournage de films. Les prix étant prohibitifs pour une personne seul (500€ la séance de deux heures), je suis partis avec un groupe de photographes anglais afin d’amortir les coûts.

Les cabanes de Cacharel sont propriétaire d’un immense terrain en bord de mer aux saintes-maries-de-la-mer où ils font galoper les chevaux. D’autres séances sont organisées dans les marais et les simulacres de combats ont lieu dans leur ranch.

Habitués au tournage et aux séances photo, les gardiens sont très professionnels. Quant aux chevaux, bien que semi-sauvages, ils ne sont pas le moins du monde effrayés par la présence de l’homme et font même preuve de curiosité vis-à-vis des photographes. Ils viennent volontiers voir ce qui se passe quand on fouille dans nos affaires.

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Pour profiter de la meilleure lumière, les prises de vues ont eu lieu à l’aube et au coucher du soleil. J’ai eu la chance de pouvoir photographier une dizaine de chevaux galopant dans les marais et dans la mer en direction de la plage Cela m’a permis de bénéficier du meilleur angle de prise de vue et de les photographier au plus près.

Evidemment j’ai ressenti une grande exaltation en voyant la horde de chevaux lancée au galop se diriger droit sur moi. Et je n’ai pas gardé l’œil tout le temps collé au viseur de façon à ivre à fond cette expérience. A mesure que les chevaux se rapprochent, la terre tremble et le vacarme des sabots dans l’eau devient assourdissant.

On se dit que rien ne peut surpasser ce moment. Les chevaux vous frôlent presque quand ils arrivent sur la plage, mais ils savent vous éviter. Aucun risque d’être piétiné, ils se rendent parfaitement compte de votre présence.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les chevaux n’aiment pas spécialement galoper dans l’eau, surtout en terrain boueux. Dans les marais, ils s’arrêtent même parfois au beau milieu du plan d’eau et se mettent à manger des algues, ce qui n’est pas de plus esthétique sur les photos.

Ils ont aussi  tendance à vouloir n’en faire qu’à leur tête et à se disperser à la première occasion, les gardiens doivent alors les poursuivre sur des grandes distances pour les ramener. Pendant ce temps-là, la lumière change et les séances peuvent tourner court.

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Une séance a aussi été organisée où deux étalons étaient face à face pour un simulacre de combat. Les rapports de dominance sont en effet au cœur de la vie des chevaux, la concurrence entre mâle est rude à l’état sauvage. Cette confrontation a donné lieu à quelques-unes de mes images les plus dynamiques.

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En pratique j’évoluais à pied au milieu des chevaux et les photographiais debout depuis la terre ferme, ou dans l’eau pour changer de point de vue. Avec sigma 100-300 mm f/4 qui pèse une tonne (je fais 44 kilos !), je préfère utiliser un monopode quand les prises de vue durent un certain temps.

Mais ce n’est pas l’idée quand on se déplace dans la vase. Il faut progresser lentement car les bottes « collent » au sol à chaque pas, et on est facilement déséquilibré par le matériel.

J’ai monté sur mon Nikon D7000 un zoom 100-300 mm, mais un 70-200 mm est amplement suffisant. Techniquement, ce type de prise de vue n’est pas fondamentalement différent de la photo de sport ou d’oiseaux en vol, donc pas de difficulté particulière à ce niveau-là.

D’autant que le Nikon dispose d’un système de suivi 3D très performant pour suivre les sujets en mouvement. Par contre, j’ai trouvé le buffet du D7000 beaucoup trop juste avec ses 9-10 vues seulement en raw. Au début, pour les séances de galop sur la plage, je commençais à shooter les chevaux d’un peu trop loin et mon buffet me lâchait juste au moment ou j’aurais pu réaliser des images dynamiques intéressantes. Je me suis adapté et j’ai vite pris le coup.

C’est surtout lors du simulacre de combat entre les deux étalons que j’ai vraiment été frustré par les limitations de l’appareil car là, pas moyen d’anticiper la façon donc la scène allait se dérouler. Soudain, le buffet se bloque pendant un temps qui vous paraît interminable tandis que vous voyez des images fantastiques défiler devant vos yeux sans pouvoir déclencher!

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Au-delà de ça, j’ai surtout essayé de réfléchir à l’avance aux types de cadre que je voulais réaliser, ainsi qu’aux attitudes et aux ambiances que je voulais capter de façon à profiter au maximum des séances avec les chevaux.

Par ailleurs, étant donné la forte luminosité et la réverbération, il ne faut pas oublier de sous-exposer légèrement pour ne pas brûler les hautes lumières, et surveillé son histogramme. Concernant la vitesse d’obturation, il vaut mieux essayer, dans la mesure du possible, de ne pas descendre au-delà du 1/1000s, mais tout dépend évidemment des effets que l’on souhaite obtenir. 

Il est également conseillé de protéger son appareil s’il n’est Pas tropicalisé. J’avais toujours sur moi un petit chiffon en microfibre propre pour nettoyer les éclaboussures d’eau salée sur mon objectif (déjà protégé par un filtre UV). Mais en cas de chute dans la vase, on peut dire adieu à son matériel!

Côté post-production, j’utilise lightroom 4 pour stoker mes images et effectuer mes sélections. Je passe ensuite sur Photoshop CS5 où je procède au traitement noir et blanc des images Raw en travaillant séparément des différentes zones de l’image et en privilégiant un rendu assez contrasté. Je réalise un travail de postproduction relativement important car mon but n’est pas tant de restituer la réalité que de la réinterpréter.

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