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La communauté argentique est un cercle plutôt amical. Je me suis fait beaucoup de bons amis dans le monde entier depuis le lancement de mon podcast sur la photographie argentique il y a trois ans.

Lorsqu’un photographe rejoint (ou réintègre) la famille de l’argentique, il remarque souvent à quel point tout le monde le soutient. C’est vrai : beaucoup de personnes dans la communauté offrent de l’aide, des conseils et partagent leurs connaissances.

Malheureusement, tout n’est pas rose. Sous la surface, il existe un certain snobisme. Il y a aussi des idées fausses et beaucoup de clichés.

Les photographes argentiques du monde entier continuent de me surprendre et de m’inspirer, mais je dois admettre qu’il y a cinq choses que j’aimerais que les photographes argentiques cessent de dire.

1. La règle " d'un stop par décennie " pour les films périmés

Souvent, dans certains groupes Facebook, vous rencontrerez quelqu’un qui vous demande des conseils sur comment utiliser une pellicule expirée. Qu’il s’agisse d’un négatif couleur, d’un positif couleur ou d’un film noir et blanc, la vieille règle du  » un stop par décennie  » est souvent appliquée.

L’idée derrière ce concept est simple. Avec le temps, les films se dégradent et perdent leur sensibilité à la lumière s’ils ne sont pas bien conservés. La règle dit que pour chaque tranche de 10 ans de péremption du film, il faut ajouter un diaphragme de lumière pour compenser cette perte de sensibilité, sauf que cette « règle » n’en est pas une et qu’elle a été démentie plusieurs fois, notamment par Emulsive.

J’avoue que j’en ai été coupable, mais soyez indulgent avec moi. Je vis dans la région subtropicale de Brisbane, où il fait chaud et humide pendant au moins la moitié de l’année.

Si l’on me donnait un rouleau de film négatif couleur et que je ne savais pas où il se trouvait au cours des 30 dernières années, il serait probablement plus sûr d’ajouter un stop par décennie que de photographier à la vitesse du boîtier.

Le film négatif couleur offre une grande latitude, donc même si le film a été bien stocké, ajouter deux ou trois diaphragmes de lumière serait tout à fait tolérable.

Malheureusement, les gens appliquent également cette « règle » aux films noir et blancs, aux diapositives et aux films stockés dans de bonnes conditions .

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Cinq choses que j'aimerais que les photographes argentiques1

2. " la soupe de pellicule ? n’essayez même pas".

En début d’année, un photographe demandait conseils sur les recettes de film soupe dans un groupe Facebook. Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que le premier « je sais tout » s’exprime : « Je pense que c’est nul. Ne le faites pas. » Un autre rabat-joie a suggéré que c’était une « béquille pour une mauvaise vision ».

Vous connaissez ce vieux dicton qui dit que si vous n’avez rien à dire, ne dites rien ? Oui, c’est ça. Ce photographe cherchait de l’inspiration et des conseils, pas de la négativité. Ce n’est pas seulement la soupe de pellicule qui subit ce sort, mais beaucoup d’autres types de photographie expérimentale. J’ai vu tellement de commentaires peu encourageants sur les LomoChrome Purple, les appareils photo demi-format, les appareils photo jouets, et bien sûr, les appareils photo compacts.

Je suis toujours étonné de voir que des gens se prennent tellement au sérieux, qu’ils croient que seul le matériel haut de gamme et les méthodes les plus pures constituent la véritable photographie argentique. La soupe de pellicule n’est pas votre tasse de thé ? C’est cool, passez et fermez votre gueule. 

3. N'achetez pas d'appareils photo électroniques, il est impossible de les faire réparer.

Les appareils photo qui dépendent de l’électronique pour fonctionner n’ont pas la meilleure réputation, je vous l’accorde. Nous connaissons tous quelqu’un qui a eu un Contax T2 en panne. Beaucoup de ces appareils ne peuvent pas être réparés de manière rentable, voire pas du tout.

Ces derniers mois, les photographes argentiques ont de plus en plus tendance à dire qu’ils n’achèteront que des appareils photo purement mécaniques afin de pouvoir les faire réparer à l’avenir. Beaucoup de ceux qui ont cette opinion sont des amis à moi, et ceci n’est pas une attaque contre eux, mais plutôt un point de vue alternatif.

Suggérer que tous les appareils photo électroniques ne valent pas la peine d’être achetés parce qu’ils peuvent tomber en panne revient à jeter le bébé avec l’eau du bain. Bien sûr, votre appareil photo pourrait tomber en panne un jour, mais ce n’est peut-être pas avant 20 ans.

Entre-temps, vous pourriez être frappé par la foudre, renversé par un bus ou enlevé par des extraterrestres. Pourquoi s’inquiéter de quelque chose qui n’arrivera peut-être jamais ? Allez-y et prenez plaisir à photographier avec votre appareil photo électronique.

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Cinq choses que j'aimerais que les photographes argentiques

Beaucoup de choses plus plausibles pourraient se produire dans les 20 prochaines années : et si nous étions en train de vivre le dernier âge d’or de l’argentique ?

Au cours des 18 derniers mois, nous avons vu l’impact de la pandémie sur les chaînes d’approvisionnement en pellicules, et cela pourrait continuer à l’avenir.

Il est tout à fait possible que le coût de production d’un film dans 10 ans soit si élevé qu’il ne soit plus accessible pour beaucoup d’entre nous. Si cela se produit, il importera peu que vous utilisiez un appareil photo manuel ou électronique.

Quant à la réparation des appareils photo, elle dépend des connaissances d’un nombre relativement restreint de personnes dans le monde.

Que se passera-t-il lorsqu’ils prendront leur retraite ou lorsqu’ils nous quitterons pour l’au-delà ? J’ai entendu dire que le temps d’attente pour faire réparer un Leica par certains spécialistes est de plusieurs mois ; avec de moins en moins de personnes pour les réparer, ça pourrait se prolonger à des années.

4. Ne cherchez pas à photographier en 645, ce n'est pas plus grand que le 35 mm.

J’ai rencontré ce commentaire tellement de fois dans les groupes Facebook. Un photographe enthousiaste fait part de son projet de commencer à photographier en moyen format avec un appareil 645. Les adeptes du « plus c’est gros, mieux c’est » lui disent alors de ne pas s’embêter avec le 645 parce que « ce n’est pas plus grand que le 35 mm ».

Avez-vous déjà entendu quelqu’un de l’Alsace dire que la Nouvelle-Aquitaine » n’était pas plus grande que sa région ? Non, je ne pense pas. Il y a une raison à cela. La Nouvelle-Aquitaine est environ 2,7 fois plus grande que l’Alsace. C’est à peu près la même différence de taille entre un 645 et un 35 mm.

Cinq choses que j'aimerais que les photographes argentiques2

La conclusion logique de cet argument est qu’aucun format n’est assez bon, car il y a toujours quelque chose de plus grand. Pourquoi faire du 645 quand on peut faire du 6×7 ? Pourquoi faire du 6×7 quand on peut faire du 6×9 ? Pourquoi photographier en 6×9 quand on peut photographier en 4×5 ? Pourquoi photographier en 4×5 alors que vous pouvez photographier en 8×10 ?

La vérité est que tous les formats ont leurs avantages et leurs inconvénients ; trouvez celui qui vous convient le mieux. 

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5. La pellicule me ralentit.

Si je mettais en place une ligne d’assistance téléphonique pour les clichés sur pellicule, cette phrase serait répétée en boucle.

Chaque fois que j’entends quelqu’un la prononcer, j’imagine la scène suivante. Un photographe qui court partout avec son reflex numérique, le doigt sur le déclencheur, remplissant allègrement une carte mémoire de 128 Go en 60 secondes.

Il recharge une autre et une autre et prend plusieurs téraoctets d’images. Ensuite, ils passent la majeure partie de la semaine à revoir les milliers de photos qu’il a prises pour trouver une poignée de bons clichés.

Puis, un miracle se produit : il prend un appareil photo argentique et devient tout à coup zen. Il ne fait plus qu’un avec l’appareil, composant soigneusement chaque image comme s’il s’agissait d’un chef-d’œuvre. « Le film me ralentit », proclame-t-il.

Ce concept est assez étrange et en dit de fait long sur la photographie numérique. Grâce au stockage apparemment illimité de l’ère numérique, les photographes n’ont jamais été en mesure de prendre autant d’images pour un coût aussi faible.

Cela a donné lieu à un boom de photographes qui se moquent du nombre d’images qu’ils prennent, car ils finiront bien par en obtenir une bonne. Peut-être que le cri de ralliement devrait être « le numérique me rend paresseux » plutôt que « la pellicule me ralentit ».

Bien sûr, la photographie argentique n’est pas nécessairement lente. Au début des années 1970, les appareils photo équipés de moteurs pouvaient prendre jusqu’à 9 images par seconde. Au fur et à mesure que la technologie s’est améliorée dans les années 1980 et 1990, puis au XXIe siècle, les appareils photo argentiques sont devenus de plus en plus rapides.

D’autre part, la prise de vue numérique n’est pas forcément synonyme de paresse. Je connais de nombreux photographes qui composent soigneusement autant avec leur kit numérique qu’avec leur appareil argentique.

Que voudriez-vous que les photographes argentiques cessent de dire ? Dites-le-nous dans les commentaires.

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