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Que la scène photographiée soit mal éclairée ou baignée de lumière, un objectif lumineux est à l’aise. Cette polyvalence pourrait faire oublier un autre domaine où il excelle : la gestion fine de la profondeur des champs.

Pouvoir atteindre les grandes ouvertures offre la possibilité d’ajouter un peu plus de flou autour du sujet. Mais attention, point trop n’en faut. Une fois cette mise en garde à l’esprit, une autre pratique photo s’ouvre à vous : jouer avec le flou.

L’utilisation la plus courante des optiques lumineuses est liée, pour le commun des photographes, à la prise de vue dans les ambiances sombre : salle de concert, photo urbaine, portraits en lumière naturelle.

Nous avons vu dans les pages précédentes qu’en effet, la grande ouverture de diaphragme permet d’aller chercher la moindre lumière éclairant le sujet. Seulement, ne retenir que cela serai pour le moins réducteur et incomplet.

Quel que soit le niveau de luminosité de la scène photographiée, l’objectif à grande ouverture permet surtout de moduler le flou qui entoure le sujet et les plans successifs de l’image.

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La profondeur des champs

Une fois choisi le sujet fort de son image, un des moyens supplémentaire de le mettre en valeur outre le cadrage, est d’utiliser le flou généré par l’objectif.

La photographie donne une image en deux directions de la réalité. Et comme les peintres qui utilisent les dégradés de couleur, les contrastes, les oppositions ou les points de fuite pour donner l’illusion de la troisième dimension à leur toile, l’emploi du flou dans l’image procède de la même idée en photographie.

À la différence de notre cerveau qui divise une image en trois dimensions, nette pour les plans successif à l’image, le système optique qu’est l’appareil photo est régi par des lois physiques.

L’image enregistrée sur le support photographique est différente de celle perçue par l’œil en raison de la présence d’un plan net et d’autres plus ou moins flous.

Si l’on choisit de faire la mise au point sur un plan particulier de l’image, les autres plans disparaissent dans un flou d’autant plus prononcé que l’on s’éloigne du plan de mise au point. Ce flou est lié à l’ouverture du diaphragme, au grandissement de l’objet (rapport entre sa taille réelle et sa taille sur le support photographique) et aux dimensions du support photographique.

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Comment faire apparaître le flou ?

Le flou ne survient pas dès que l’on quitte le plan de mise au point, il s’installe doucement en mesure qu’on s’éloigne du plan de netteté. À noter que le flou apparaît dans les deux directions : devant et derrière le sujet. La zone de netteté relative est appelée profondeur des champs.

Pour une taille de support photographique et un grandissement du sujet donné, plus l’ouverture de diaphragme augmente plus la profondeur de champ est faible.

Autrement dit : plus la distance focale de l’objectif augmente, lus la profondeur de champs est faible pour la même ouverture et le même grandissement du sujet.

Flou

Jouer avec le flou

Ainsi donc, en faisant varier la valeur de l’ouverture du diaphragme, la « quantité de flou » change. La profondeur des champs est une donnée optique liée à la distance focale de l’objectif et une fois

l’ouverture choisie, elle ne variera pas si on ne change pas le grandissement. Par simplification du langage, on peut dire que le grandissement dépend de la distance avec le sujet.

En revanche, l’aspect du flou qui nimbe l’arrière-plan peut varier en fonction du cadrage et de la présence dans les champs d’objet donc les couleurs, motifs ou formes peuvent apparaître « envahissant » ou « géants », qu’ils soient flous ou pas.

Il emporte donc de bien composer son image en soignant l’arrière-plan et le premier plan. Homogénéisez les couleurs, opposez-les, introduisez une zone sombre derrière un sujet clair ou l’inverse…à vous de voir !

Faite le tour de votre sujet et essayer aussi de faire varier les distances relatives entre les plans. Tout est dans la nuance et il n’y a pas de recette miracle. Il faut rester mobile et tester plusieurs cadrages.

Tester le flou

Une fois l’image composée, vérifier la profondeur de champs en actionnant le testeur de profondeur de champ est une sage précaution.

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N’oubliez pas que l’image du viseur est celle que vous obtiendriez à pleine ouverture. Si vous avez fermé le diaphragme, des sujets flous dans le viseur peuvent réapparaître une fois l’image enregistrée. L’utilisation du testeur de profondeur des champs et décrite dans C.I.n°352.

L’augmentation de la distance focale de l’objet que vous utilisez réduit l’angle de champ pour un grandissement identique du sujet cadré.

Si à 150mm vous aviez en arrière-plan de votre orchidée plusieurs buissons sur fond de ciel bleu, créant un flou maculé de vert et de bleu, le passage au 200mm resserre le plan arrière et, du coup, vous avez le choix entre fond vert ou fond bleu.

Un autre avantage de la longue focale lumineuse est de permettre une transition entre zone nette et zone floue plus douce, moins marquée.

Le sujet se fond dans l’arrière-plan de façon harmonieuse. L’impression d’avoir découpé l’espace en trois zones floue/nette/floue (voir la photo d’orchidée page suivante) est moins sensible.

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Trop de flou tue le flou

Travailler à pleine ouverture st très tentant et là pas de surprise, l’image dans le viseur est celle enregistrée dans la carte mémoire : composer avec le flou est simple, il suffit d’harmoniser les plans et de faire sept fois le tour du viseur avant de déclencher.

Cependant, aux grandes ouvertures, la faible profondeur des champs ne permet pas toujours d’avoir le sujet entièrement net.

Il faut s’adapter et faire des choix ou alors modifier les réglages. Un soupçon de profondeur des champs en plus est parfois une bonne idée. Si c’est bon à f/1,4, vérifier quand même que  ce n’est pas mieux à f/4. Cela, bien évidemment, si la vitesse d’obturation vous le permet.

Encore faut-il être sûr que la mise au point est faite là où vous le souhaitez. Avec les grandes ouvertures, le principal désagrément vient de la difficulté à effectuer la mise au point. En effet, le moindre décalage est sanctionné par le flou.

Parfois, même le collimateur central de votre système AF s’y perd. Que dire alors lorsque vous effectuez la mise au point à la main. Même la forte luminosité du viseur ne peut vous venir en aide.

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Par contre lorsque la mise au point est bonne, l’image est forte, et c’est ce que fait l’attrait de ces optiques. Mais, attendez-vous donc à avoir des ratés dans votre production. N’hésitez pas à doubler les prises de vues.

Pour portrait, attention à ce que la netteté soit sur l’œil proximal, et pas sur l’arête de nez à mi-chemin entre les deux yeux. Cela laisserait une impression de non-choix. Et lorsque les yeux sont flous, l’image est bonne pour la poubelle.

A ce propos, il est important de noter que la mise au point manuelle avec les reflex modernes n’est pas évidente. Les stigmomètres et autres aides à la mise au point ont disparu des viseurs, ils devenaient inutiles avec  l’arrivée de l’autofocus.

Ne restons pas dans le flou

Une fois maîtrisée, l’optique lumineuse permet de produire des photos différentes. En basse lumière, elle excelle mais son utilisation dans les situations pour lesquelles elle n’est pas forcément attendu peut apporter un plus à vos images : inventez-les !

Si vous pratiquez la macro et que vous recherchez habituellement le maximum de profondeur de champ, laissez-vous tenter par la grande ouverture de diaphragme, vous verrez que vos sujets prendront une autre dimension.

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