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Depuis l’arrivée des appareils photo numériques, le bruit est devenu un sujet de préoccupation. Le bruit, oui… mais uniquement le bruit numérique : cette impression de grain coloré qui pollue les images.

Pour une fois, occupons-nous un peu du bruit de manière plus « classique » : le son que font nos appareils quand on déclenche.

Pendant longtemps le bruit des appareils au moment du déclenchement était un vrai problème : les 24 x 36 reflex étaient tous très bruyants, ce n’est que dans les années quatre-vingt que des modèles bien lus silencieux virent enfin le jour.

Auparavant, les photographes qui avaient besoin de déclencher relativement silencieusement se tournaient en général vers le Leica mais aussi (et avec un niveau de bruit beaucoup plus faible) vers les 6 x6 bi-objectifs type Rolleifex. Depuis lors ; les Leica ont conservé une réputation d’appareils photo silencieux.

L’arrivée du Leica M8, motorisé et équipé d’un nouveau modèle d’obturateur, a conduit de nombreux utilisateurs à se poser la question : ce modèle est-il plus ou moins bruyant que les M argentiques ?

 La question méritait d’être posée pour répondre aux angoisses métaphysiques de certains leicaïstes, mais il nous a semblé un peu plus intéressant de poser le problème de manière plus générale : pourquoi nos appareils font du bruit quand on déclenche ?

Les sources du bruit

Le composant le plus bruyant  est généralement le miroir, ou plus exactement l’ensemble composé du miroir principal de visée et du miroir secondaire d’autofocus. Leur arrivée en position haute puis, après l’obturation, leur retour en position basse provoquent un choc très audible.

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Le canon 400 D par exemple possède un obturateur très discret, départ et arrivée des rideaux ne provoquent pas de bruit particulièrement remarquable.

Enfin, dernière étape, l’armement de l’obturateur : un bruit d’intensité souvent faible, mais d’une durée importante. Ce dernier point n’est pas à négliger : un bruit peu élevé, mais qui dure, est parfois plus perturbant qu’un son fort, mais bref.

 Pour réduire le niveau sonore, les fabricants font appel à des matières acoustiquement adaptées, certains plastiques sont ainsi préférés au métal. Des amortisseurs évitent les chocs trop violents (principalement lors de l’arrivée en bout de course du miroir). Non seulement le bruit généré est moins important, mais les vibrations sont elles aussi réduites : un double bénéfice !

L’armement de l’obturateur est un problème plus complexe, tout est affaire de compromis entre la nécessité d’un réarmement très rapide et le besoin d’un faible niveau sonore.

Les appareils pros aux cadences de prise de vues élevées sont aussi les plus bruyants : 8 i/s imposent un réarmement rapide. Les modèles économiques n’ont pas ce souci et peuvent offrir de meilleures performances sonores, les pièces mécaniques se déplaçant moins vite.

Faire moins de bruit

Réduire le niveau de bruit dès la fabrication de l’appareil (mécanique et matériaux adaptés) reste la méthode la plus efficace. Les optimisations menées lors de la conception de l’appareil sont très utiles pour obtenir des modèles performants…

Il n’empêche que l’utilisateur préférera diminuer le bruit de son propre appareil, plutôt que de devoir acheter un autre modèle plus récent, mieux conçu et plus performant !

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Une solution simple est disponible : le « blimp » (poche insonorisée ou moufle antibruit). Cet accessoire se présente sous la forme d’une housse textile qui étouffe le bruit de l’appareil.

Le système n’est pas franchement élégant, mais très efficace avec les appareils bruyants.

En dehors de la photographie animalière, l’usage de la poche antibruit est peu répandu, ce qui est gagné en matière de bruit est très largement perdu sur le plan esthétique : la discrétion sonore y gagne un peu, mais la discrétion visuelle y perd énormément !

Avec les appareils pros, le moyen le plus simple pour devenir moins bruyant consiste à abandonner le mode rafale, le gain peut approcher les 4 dB ce qui est énorme. Parfois une cadence lente arrive au même résultat.

Autre appareil qui pourrait devenir un peu plus silencieux : le Leica M8. Un armement différé (au moment où on relâche le doigt du déclencheur par exemple) permettrait d’obtenir un bruit bref, plus discret que le bruit long constitué par l’ensemble déclenchement plus réarmement. Cette modification devrait pouvoir se faire au niveau de firmware …

Bilan : ça progresse !

Les appareils avancent globalement dans le bon sens : les boîtiers récents sont plus silencieux que les modèles plus anciens.

Les reflex plus sonores restent les modèles pros : la course aux performances en matière d’obturation et de vitesse de réarmement se fait au détriment du bruit.

 Les fabricants ont fortement diminué les bruits du miroir et de l’obturateur, ils feront sans doute encore mieux dans les années à venir. Le silence total ne sera possible qu’en éliminant l’essentiel des mouvements mécaniques, c’est possible puisque c’est déjà le cas avec les compacts.

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La solution d’avenir en matière de silence est à chercher dans cette direction : la disparition du système reflex très bruyant… mais si efficace et si pratique.

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