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Sous la surface, la magie de l’océan captive le regard — mais capturer cette beauté en photo est un véritable défi. La lumière se fait rare, les couleurs s’évanouissent, et les particules en suspension brouillent la netteté de nos clichés. Même les plus belles plongées peuvent donner des images ternes, dominées par le bleu ou le vert, loin de l’éclat réel des coraux et des poissons tropicaux.

C’est là que la retouche photo sous-marine entre en scène : un art subtil, à mi-chemin entre la technique et la poésie visuelle. Corriger la balance des blancs, raviver les teintes chaudes, faire ressortir le contraste, effacer les traces de “backscatter”… autant d’étapes qui transforment une photo ordinaire en souvenir vibrant et fidèle à la réalité.

Que vous soyez plongeur amateur ou photographe confirmé, apprendre à sublimer vos clichés sous-marins vous permettra de redonner à vos images toute la lumière, la profondeur et l’émotion de la plongée. Prêt à révéler la vraie beauté du monde sous-marin ?

Les particularités de la photo sous-marine

1. Les particularités de la photo sous-marine

Photographier sous l’eau, c’est comme entrer dans un autre monde — un univers fascinant, mais impitoyable pour les capteurs photo. Sous la surface, la lumière se comporte de manière très différente : elle est absorbée, diffusée et filtrée par l’eau, ce qui bouleverse complètement la restitution des couleurs et des contrastes.

Dès quelques mètres de profondeur, les teintes chaudes — rouge, orange, jaune — disparaissent progressivement. Le bleu et le vert, eux, dominent, donnant souvent à vos images cette dominante froide caractéristique. Résultat : les coraux flamboyants semblent ternes, les poissons perdent leurs nuances, et la scène entière manque de vie.

La diffusion de la lumière par les particules en suspension complique encore les choses : elle crée un voile, diminue la netteté et accentue ce qu’on appelle le backscatter — ces petites taches lumineuses dues aux particules éclairées par le flash. Ajoutez à cela un manque de contraste général, et parfois du bruit numérique lié à des ISO élevés dans les zones sombres, et vous obtenez un cocktail technique redoutable.

Mais c’est aussi ce qui rend la retouche photo sous-marine si passionnante : chaque image est un défi, une quête pour retrouver la beauté authentique du monde subaquatique. En comprenant ces particularités, vous poserez les bases pour révéler la vraie lumière des profondeurs, celle que votre œil, mais pas encore votre appareil, avait perçue.

retouche

2. Workflow de retouche : étape par étape

La retouche d’une photo sous-marine, c’est un peu comme faire remonter à la surface la vraie beauté de ce que vous avez vu en plongée. L’eau filtre la lumière, dévore les rouges et déforme les contrastes. 

Heureusement, un bon workflow de retouche permet de révéler toute la magie de vos clichés, tout en gardant un rendu naturel et équilibré. Voici les étapes essentielles pour redonner vie à vos images immergées.

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2.1. Traiter le fichier RAW : la base

Travaillez toujours à partir du fichier RAW, pas du JPEG. Le RAW contient bien plus d’informations de couleur et de lumière, ce qui vous donne une plus grande marge de manœuvre pour corriger les déséquilibres. 

Importez vos fichiers dans Lightroom, Capture One, ou Darktable, puis commencez par régler l’exposition globale. L’objectif est d’obtenir une image équilibrée avant d’entrer dans les détails.

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2.2. Corriger la balance des blancs

Sous l’eau, les couleurs chaudes disparaissent rapidement : les rouges, oranges et jaunes s’éteignent dès quelques mètres de profondeur. Utilisez l’outil balance des blancs pour neutraliser la dominante bleue ou verte. 

Servez-vous d’une zone neutre (comme un sable clair ou une combinaison grise) pour ajuster manuellement la température de couleur. Vous verrez immédiatement les tons de peau, de corail ou de poissons reprendre vie.

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2.3. Restaurer les couleurs

Après la balance des blancs, ajustez la vibrance et la saturation. Soyez subtil : trop de saturation crée des images artificielles. Utilisez plutôt les curseurs de correction sélective (HSL) pour cibler des teintes précises – renforcer les rouges des coraux, réchauffer les jaunes des poissons ou apaiser les verts. L’idée est de retrouver les sensations de lumière et de profondeur que vous aviez sous l’eau.

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2.4. Ajuster le contraste et les tons

Les images sous-marines manquent souvent de contraste à cause de la diffusion de la lumière. Jouez avec les niveaux ou la courbe des tonalités pour redonner du relief : un léger renforcement des ombres et des hautes lumières suffit. 

Vous pouvez aussi accentuer la clarté pour faire ressortir les détails du relief corallien ou des textures aquatiques, mais attention à ne pas exagérer, au risque d’ajouter du bruit.

poisson rouge.

2.5. Réduire le bruit et affiner la netteté

Le manque de lumière sous-marine oblige souvent à utiliser des ISO élevés. Résultat : du bruit numérique, surtout dans les zones sombres. Utilisez les outils de réduction de bruit avec précaution : trop de correction peut rendre votre image floue. 

Ensuite, appliquez un renforcement de la netteté localisé (sur le sujet principal, les yeux du poisson, la texture du corail).

poisson rouge

2.6. Finitions et export

Terminez par un recadrage harmonieux pour améliorer la composition, puis ajustez la vignette ou la correction d’objectif si nécessaire. Exportez en fonction de votre usage : JPEG haute qualité pour le web, ou TIFF 16 bits pour l’impression.

Une bonne retouche ne transforme pas votre image : elle révèle simplement ce que la mer cache. Avec ce workflow, chaque photo devient une fenêtre fidèle vers ce monde bleu profond, vibrant et mystérieux.

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3. Outils et logiciels recommandés

Pour sublimer vos photos sous-marines, le choix du logiciel de retouche est aussi crucial que la prise de vue elle-même. Les nuances délicates de bleu, la clarté de l’eau et la gestion du contraste nécessitent des outils capables de révéler la beauté cachée des profondeurs.

Adobe Lightroom reste la référence pour un flux de travail fluide : sa gestion des fichiers RAW, ses curseurs précis de balance des blancs et ses profils de couleur personnalisés permettent de redonner vie aux clichés ternis par la profondeur.

Photoshop, quant à lui, offre une puissance inégalée pour les corrections localisées : suppression des particules, amélioration des détails ou ajustement des tons moyens pour équilibrer la lumière et la couleur.

Pour les photographes préférant les solutions open source, RawTherapee est une excellente alternative : complet, gratuit et capable d’effectuer une correction fine des couleurs sans perte de qualité.

Enfin, l’intelligence artificielle entre dans la danse avec des outils comme Sea-Thru, qui recréent automatiquement les teintes naturelles perdues sous l’eau en analysant la profondeur et la turbidité.

Le secret ? Combiner la précision d’un logiciel RAW avec la créativité d’un éditeur avancé pour un rendu aussi naturel qu’éblouissant.

technique pour ameliorer photo sous marine

4. Astuces avancées pour améliorer vos résultats

Une photo sous-marine réussie ne se limite pas à corriger les couleurs : c’est une alchimie subtile entre précision technique et sens artistique. Pour sublimer vos images, certaines astuces avancées peuvent transformer un cliché plat en une œuvre vibrante.

Commencez par créer ou télécharger des préréglages (presets) spécialement conçus pour la plongée. Ces profils appliquent instantanément les corrections de balance des blancs et de saturation des bleus et verts, vous faisant gagner un temps précieux tout en conservant une cohérence visuelle.

Ensuite, travaillez avec les corrections locales : un pinceau d’exposition ou un filtre radial vous permettra d’éclairer un sujet principal sans surexposer le reste de l’image. Cette technique reproduit la lumière ciblée d’un strobe, idéale pour mettre en valeur un poisson ou un corail.

Pour lutter contre le backscatter (ces fameuses particules blanches en suspension), combinez la suppression de taches automatique et une retouche manuelle minutieuse. Certains plugins IA peuvent désormais identifier et nettoyer ces défauts en un clic.

Enfin, redonnez du relief à vos images avec des effets créatifs : accentuez la netteté sur les textures, jouez avec la vibrance pour rendre les couleurs plus naturelles, ou ajoutez une lueur douce pour simuler la lumière solaire filtrant à travers la surface.

L’art de la retouche sous-marine réside dans la subtilité : chaque ajustement doit respecter l’atmosphère unique des profondeurs tout en révélant sa magie cachée.

retouche photo sous l'eau

5. Erreurs courantes et comment les éviter

Même les photographes les plus passionnés peuvent tomber dans certains pièges lors de la retouche sous-marine. Ces erreurs, souvent subtiles, peuvent transformer une image prometteuse en résultat artificiel.

La plus fréquente reste la dominante de couleur excessive. En cherchant à corriger le bleu ou le vert, on pousse parfois trop les rouges, créant une teinte irréaliste. Pour éviter cela, travaillez progressivement et comparez toujours avec la photo d’origine.

Autre écueil : la surexposition. Sous l’eau, les contrastes sont faibles, et l’envie d’éclaircir l’image est tentante. Pourtant, pousser les hautes lumières efface les détails précieux des coraux et des textures. Utilisez plutôt les ombres et les tons moyens pour retrouver la luminosité naturelle.

Le bruit numérique et la perte de netteté apparaissent souvent après une correction trop poussée. L’astuce ? Réduire le bruit en plusieurs passes légères et accentuer la netteté localement, uniquement sur les zones importantes.

Enfin, méfiez-vous des artefacts liés à une compression trop forte ou à un excès de clarté : ils peuvent ruiner la finesse d’une image.

La clé d’une retouche réussie, c’est la mesure : sublimer sans dénaturer, révéler sans trahir la beauté naturelle des profondeurs.

poisson rouge sous l'eau

6. Conseils selon le type de prise de vue

Chaque photo sous-marine raconte une histoire différente, et la retouche doit s’adapter à son sujet comme un plongeur à son environnement.

Pour la macro sous-marine, où chaque détail compte, concentrez-vous sur la netteté locale et la mise en valeur des textures. Un léger renforcement du contraste et de la clarté suffit à faire ressortir les reliefs des coquillages ou des nudibranches. Évitez de trop saturer : le charme réside dans la finesse.

Lorsque vous travaillez sur des images de faune, comme des poissons ou des tortues, privilégiez des tons naturels et une balance des blancs précise. L’œil de l’animal doit rester expressif — n’hésitez pas à utiliser des masques locaux pour l’éclaircir subtilement et attirer le regard du spectateur.

Pour les paysages sous-marins, misez sur la profondeur et le contraste. Ajustez les bleus pour retrouver la densité de l’eau tout en évitant un rendu trop uniforme. Jouer avec la déhaze (correction du voile) peut redonner du relief à la scène.

En plongée profonde ou en lumière faible, l’équilibre est délicat : il faut réduire le bruit sans lisser l’image. Utilisez des filtres de débruitage doux et rehaussez les couleurs perdues sans exagération.

Chaque photo est une immersion : laissez vos retouches traduire la magie du moment, pas la transformer.

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7. Comparaison avant/après : cas concrets

Rien n’illustre mieux la puissance de la retouche sous-marine qu’un bon avant/après. En observant ces transformations, on comprend à quel point la lumière, la couleur et le contraste façonnent l’émotion d’une image.

retouche image recif coralien

Prenons d’abord un paysage corallien : la photo brute paraît terne, bleutée, sans profondeur. Après ajustement de la balance des blancs, les rouges et les jaunes des coraux ressurgissent. Un léger renforcement du contraste et une correction du voile marin redonnent vie à la scène : les poissons prennent du relief, l’eau retrouve sa transparence. Le spectateur plonge littéralement dans l’image.

 

tortue de mer avec teinte bleuatre
tortue de mer image corrigee

Deuxième cas : un portrait de tortue de mer à 15 mètres de profondeur. L’original est verdâtre, la peau de l’animal manque de détail. En appliquant une correction sélective des couleurs, un peu de débruitage, et une accentuation localisée sur l’œil, la magie opère. L’animal semble émerger du bleu, vibrant et expressif.

Ces exemples montrent que la retouche n’est pas une trahison, mais une reconstruction fidèle de la réalité perçue par nos yeux — celle que la caméra ne parvient pas toujours à saisir.

Sous l’eau, la lumière disparaît… mais grâce à la retouche, elle renaît, révélant la beauté cachée du monde subaquatique.

Conclusion

La retouche photo sous-marine est bien plus qu’une simple correction : c’est un art, une quête de vérité lumineuse dans un monde où la couleur se perd. Chaque image est une plongée dans l’émotion, une façon de redonner vie à ce que l’eau a effacé.

N’ayez pas peur d’expérimenter : jouez avec les réglages, testez différents logiciels, trouvez ce style unique qui vous ressemble. Que vous soyez plongeur passionné ou photographe en herbe, chaque cliché recèle un trésor caché.

Alors, ouvrez vos fichiers RAW, plongez dans vos pixels et laissez la lumière sous-marine vous inspirer. Votre prochaine image pourrait bien être une œuvre d’art.

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