Photographie par drone : les réglages incontournables
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Vous venez d’acheter un drone et vous vous demandez quels sont les réglages idéaux pour obtenir des images nettes, détaillées et faciles à retoucher ? Vous n’êtes pas seul. Que vous utilisiez un DJI Phantom, Mavic, Inspire ou Air, les bases restent les mêmes et quelques ajustements suffisent pour transformer vos clichés aériens.
La première règle est simple, mais trop souvent négligée : photographiez en RAW. Beaucoup de pilotes laissent encore leur drone en JPG et se retrouvent frustrés à l’édition. En RAW, vous capturez bien plus d’informations, ce qui vous donne une liberté totale pour corriger l’exposition, retrouver des détails et sublimer vos couleurs en post-production.
L’autre différence majeure avec la photo classique, c’est le temps limité en vol. Un drone offre rarement plus de 20 minutes d’autonomie : impossible de passer des heures à ajuster chaque paramètre comme avec un appareil photo terrestre. Cela implique de faire des choix rapides et efficaces, et d’accepter de laisser certains réglages en automatique pour profiter au maximum de votre session.
Dans cet article, je vais vous montrer les réglages que j’utilise au quotidien, adaptés à différentes situations de lumière, afin que vous puissiez tirer le meilleur parti de votre drone dès votre prochain vol.

Gérer l’exposition en plein jour
La lumière du jour est idéale pour la photographie aérienne, mais elle peut aussi être un piège si vous ne maîtrisez pas vos réglages. La première règle est de garder l’ISO au plus bas (100 ou 200 maximum) afin de préserver un maximum de détails et éviter le bruit numérique.
Pour contrôler la vitesse d’obturation, surtout en vidéo, les filtres ND (Neutral Density) sont indispensables. Ils permettent de respecter la règle du 180° (temps d’exposition = 2× la fréquence d’images), ce qui assure un rendu fluide et naturel. En photo, les ND sont utiles pour éviter la surexposition et conserver des ciels détaillés, même en plein soleil.
Le bracketing automatique (AEB) est une excellente pratique : je déclenche généralement trois à cinq expositions différentes. Cela me permet de capturer toute la plage dynamique de la scène, du plus sombre au plus lumineux. Pour éviter de “brûler” mes images, je m’appuie toujours sur l’histogramme, affiché en direct pendant le vol, et je n’hésite pas à décaler mon AEB de -1 ou +1 IL si la scène est globalement trop claire ou trop sombre.
Un autre conseil : réglez la balance des blancs en manuel si possible (soleil, nuageux, etc.). L’auto peut convenir, surtout en RAW où la correction est facile, mais une valeur fixe évite des variations de teinte gênantes d’une photo à l’autre.
Enfin, évitez de photographier directement face au soleil en milieu de journée. Les capteurs des drones, même récents, peinent à gérer ce type de contraste et produisent souvent une zone brûlée. En revanche, au lever ou au coucher du soleil, cette contrainte devient une opportunité : la lumière douce crée des images spectaculaires.

Bracketing et stacking pour une dynamique maîtrisée
Si vous voulez donner plus de profondeur et de détails à vos photos de drone, le bracketing (AEB) est votre meilleur allié. En combinant plusieurs expositions — par exemple à -2, 0 et +2 IL — vous pouvez ensuite fusionner vos images en HDR. Le résultat : des ciels bien exposés, des ombres détaillées et des couleurs équilibrées, même dans des conditions lumineuses extrêmes.
Mais il existe une autre technique encore plus puissante : le stacking d’images. Le principe est simple : vous prenez plusieurs photos identiques avec les mêmes réglages, puis vous les superposez en post-production. Cela permet de réduire le bruit (utile en basse lumière) ou d’obtenir une qualité d’impression supérieure, idéale si vous visez de grands formats ou des tirages haute résolution.
En pratique, j’active presque toujours l’AEB, et je veille à démarrer ma série depuis une exposition de référence correcte, validée grâce à l’histogramme. Je travaille ensuite en post-traitement sur Lightroom ou Photoshop pour fusionner et tirer le meilleur de chaque fichier RAW.
Attention également aux profils de couleur : évitez le mode D-Log en photo. S’il est parfait pour la vidéo, il rend l’écran de contrôle trop plat, ce qui complique la composition. Préférez un mode plus naturel (comme True Color), qui vous donnera une meilleure idée du rendu final tout en gardant la flexibilité du RAW.
En combinant AEB + stacking, vous tirez le maximum des capteurs de drones modernes et vous garantissez des images à la fois équilibrées, nettes et spectaculaires.

Réussir vos clichés en faible luminosité
La magie d’un vol au crépuscule ou en pleine nuit est incomparable, mais c’est aussi l’un des exercices les plus exigeants pour un drone. Pour éviter des images trop bruitées ou floues, la première règle est de garder un ISO modéré.
En pratique, restez entre 200 et 400 ISO, et n’allez vers 800 qu’en dernier recours. Plus vous montez, plus le bruit numérique devient difficile à corriger, même avec les meilleurs logiciels.
Les nouveaux drones DJI proposent des modes dédiés comme Hyperlight, qui fusionne automatiquement plusieurs expositions pour réduire le bruit tout en conservant les détails. C’est une option précieuse lorsque vous travaillez en conditions très sombres.
Une vitesse d’obturation lente est une autre clé pour capter plus de lumière. La plupart des drones modernes peuvent tenir entre 1 et 2 secondes d’exposition sans vent. Au-delà, le risque de flou augmente fortement.
Pour maximiser vos chances, activez le mode rafale multiple (3 à 5 images consécutives) : vous aurez plus de chances d’obtenir une photo parfaitement nette. Ces images peuvent aussi être empilées en post-production pour renforcer la netteté et réduire encore le bruit.
Un conseil pratique : surveillez toujours votre histogramme, même en basse lumière. Sous-exposer trop fortement la scène vous condamnera à perdre des détails irrécupérables dans les ombres.
Enfin, n’oubliez pas que le vent est votre plus grand ennemi dans ces conditions. Si l’air bouge, privilégiez un bracketing rapide en mode auto plutôt qu’un manuel trop lent.
Avec ces ajustements, vous pourrez capturer l’atmosphère unique des nuits étoilées, des villes illuminées ou des paysages baignés par la lumière bleue du crépuscule.

Balance des blancs personnalisée : couleurs justes
En photographie aérienne, la balance des blancs fait souvent la différence entre une photo “banale” et un rendu digne d’une carte postale. Beaucoup de pilotes laissent le réglage en mode automatique, mais c’est une erreur fréquente : le drone change parfois la tonalité d’une image à l’autre, créant une série incohérente et difficile à corriger.
La solution ? Régler la balance des blancs en manuel, en fonction de l’ambiance lumineuse. A l’heure bleu, un réglage autour de 5 600 K restitue des bleus profonds sans virer au violet. Au coucher du soleil, une valeur plus chaude (6 500-7 000 K) mettra en valeur les teintes orangées et dorées de l’horizon. En plein jour, laissez-la autour de 5 200-5 600 K pour un rendu naturel.
Si vous shootez en RAW, vous aurez toujours la possibilité d’ajuster en post-traitement. Mais fixer une balance des blancs cohérente dès le départ facilite le travail et vous permet de juger plus fidèlement du rendu final directement sur l’écran de contrôle.
Résultat : des couleurs justes, harmonieuses et cohérentes, qui donnent immédiatement plus de force et de réalisme à vos images aériennes.

Adapter les réglages selon les drones 2025
Chaque drone possède ses forces, et adapter vos réglages à son capteur est essentiel pour tirer le meilleur de votre matériel. En 2025, plusieurs modèles dominent la scène, chacun avec ses spécificités.
Le DJI Mavic 4 Pro est une véritable révolution : avec son capteur 100 MP et son obturateur mécanique rapide, il excelle dans les scènes riches en détails et limite l’effet de rolling shutter. Utilisez-le avec un bracketing fin et un stacking pour produire des images prêtes pour l’impression grand format.
Le DJI Air 3S se démarque par sa plage dynamique étendue. Ici, le HDR et l’AEB prennent tout leur sens : trois à cinq expositions suffisent pour obtenir des images équilibrées, même face à des contrastes lumineux extrêmes.
Le DJI Mini 4 Pro, compact et léger, reste limité en basse lumière. Dans ce cas, privilégiez ISO bas + Hyperlight, et utilisez le mode rafale multiple pour compenser la petite taille du capteur.
Enfin, l’Autel EVO Lite+ brille grâce à son capteur 1 pouce et son mode “Moonlight”, qui capture des images nocturnes étonnamment propres. Ici encore, le stacking d’images est un excellent allié pour magnifier les détails.
Chaque drone demande une approche différente. Apprenez à connaître les forces et les limites de votre modèle, et adaptez vos réglages : c’est la garantie d’images aériennes optimisées, quelles que soient les conditions.
Astuces vidéo inspirées par la photo fixée
La photographie et la vidéo partagent bien plus qu’on ne le pense : les mêmes réglages de base peuvent transformer vos séquences aériennes en véritables plans de cinéma. Première règle incontournable : respectez la règle du 180°. Si vous filmez en 30 fps, fixez votre vitesse d’obturation à 1/60 s ; en 60 fps, gardez-la à 1/120 s. Ce ratio crée un mouvement fluide et naturel, proche de ce que l’œil perçoit.
Pour atteindre ce rendu sans surexposer vos vidéos en plein soleil, les filtres ND sont vos meilleurs alliés. Un ND16 ou ND32 vous permettra de conserver une vitesse d’obturation idéale tout en adoucissant la lumière. Résultat : un flou de mouvement subtil, exactement comme dans les productions cinématographiques.
Côté ISO, restez toujours au minimum possible (100-200) pour éviter le bruit numérique. Enfin, n’oubliez pas le réglage de la couleur : passez en mode D-Cinelike ou D-Log pour capturer une plage dynamique plus large et donner plus de latitude en étalonnage.
En appliquant ces principes issus de la photo fixe, vos vidéos par drone ne se contenteront plus de documenter une scène : elles raconteront une histoire, avec une atmosphère et un style dignes du cinéma.
Checklist avant vol
Avant de décoller, assurez-vous que vos réglages sont prêts. Une bonne préparation vous évite les mauvaises surprises et maximise vos chances de capturer des images spectaculaires :
Activez le format RAW pour garder toute la richesse des détails.
Réglez votre ISO au plus bas possible (100-200).
Installez le filtre ND adapté aux conditions de lumière.
Activez le bracketing (AEB) pour couvrir toute la dynamique.
Vérifiez la balance des blancs (évitez l’automatique en golden hour/blue hour).
Prévoyez le stacking si la lumière est faible.
Contrôlez les réglages du drone (mode vol, batterie, carte mémoire).
Une checklist simple, mais décisive pour revenir avec des clichés réussis à chaque vol.
Conclusion
La photographie par drone est un terrain de jeu sans limite : chaque vol est une occasion d’expérimenter, de tester de nouveaux réglages et d’affiner votre style. Ne craignez pas les erreurs, elles font partie du processus créatif et vous mèneront vers des images plus fortes et plus personnelles.
Si vous débutez, explorez d’abord les réglages de base présentés ici, puis approfondissez avec nos tutoriels DJI et nos guides sur la composition avancée. Votre drone est plus qu’un simple outil : c’est une porte d’entrée vers une nouvelle manière de raconter le monde, vue du ciel.