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Vous rêvez de photographier le ciel étoilé, mais vous n’avez ni télescope, ni matériel haut de gamme ? Bonne nouvelle : vous pouvez commencer dès maintenant. Pas besoin d’investir des milliers d’euros ni d’attendre des années d’expérience — un simple appareil photo, un trépied, et un objectif standard suffisent pour révéler la beauté du cosmos.

Comme beaucoup, j’ai commencé l’astrophotographie avec un vieux reflex d’occasion, plein d’enthousiasme… et aucune idée d’où pointer l’objectif. C’est pour éviter ce flou du début que j’ai créé ce guide : 15 objets célestes à photographier facilement, même sans lunette astronomique, pour vous lancer sans frustration.

nébuleuses et astres à photographier

Des cibles célèbres comme la galaxie d’Andromède (M31) ou la nébuleuse d’Orion (M42), jusqu’à des objets un peu plus discrets mais tout aussi fascinants, cette liste vous aide à savoir où regarder, quand photographier, et comment réussir vos prises — avec du matériel abordable, comme un objectif 50 mm, un pancake ou un téléobjectif classique.

Parce que oui, nous sommes nombreux à débuter avec peu de moyens, mais avec beaucoup de passion. Et ce n’est pas le matériel qui fait la magie : c’est votre regard, votre patience… et ce petit frisson quand une tache floue se transforme en astre majestueux sur l’écran.

Galaxie d'andromède

1. La galaxie d’Andromède (M31, M32, M110) – Le géant du ciel, accessible à tous

Magnitude : +3,44

Si vous ne deviez commencer que par une seule cible, ce serait elle. La galaxie d’Andromède est tout simplement la plus facile à photographier sans télescope. Visible à l’œil nu par nuit claire, elle est immense, lumineuse, et remplie de promesses pour tout amateur d’astrophotographie.

Son diamètre apparent est plus de six fois supérieur à celui de la Lune. Vous pouvez la capturer avec un simple reflex ou hybride, un trépied et un objectif standard. Et le résultat ? Il est souvent bluffant, même sans matériel de suivi.

🌠 Conseil photo : utilisez une focale entre 50 mm et 135 mm pour bien cadrer M31 et ses galaxies satellites, M32 et M110. Avec une pose longue ou un petit tracker, les détails deviennent saisissants.

galaxie du triangle

2. La galaxie du Triangle (M33) – Une spirale discrète mais fascinante

Magnitude : +5,7

Moins célèbre que sa grande sœur Andromède, la galaxie du Triangle (M33) est pourtant une perle pour les astrophotographes débutants. Bien que légèrement plus faible en luminosité, elle est encore accessible avec un appareil photo classique et un bon ciel dégagé.

Ses bras spiraux actifs en formation d’étoiles lui donnent un aspect flou et mystérieux, mais plein de vie. Elle est particulièrement belle en grand angle, notamment si vous parvenez à inclure la galaxie d’Andromède dans le même champ : deux galaxies dans une seule image, c’est un combo inoubliable.

💡 Astuce : pour capturer M33, privilégiez une focale entre 85 mm et 135 mm, et tentez une composition large avec des amas d’étoiles proches.

nebuleuse orion
M42 sans traceur
nebuleuse d'orion
M42 sans traceur avec traceur

3. La nébuleuse d’Orion (M42) – La star de l’hiver, sans besoin de télescope

Magnitude : +4

La nébuleuse d’Orion, ou Messier 42, est sans doute la cible la plus célèbre du ciel hivernal. Et le plus beau ? Elle est parfaitement accessible sans télescope. Un appareil photo numérique, un objectif lumineux, et un trépied suffisent pour révéler cette immense nuage de gaz et de poussière où naissent les étoiles.

M42 est visible à l’œil nu dans la constellation d’Orion et se détache facilement même en ville, mais c’est sous un ciel sombre qu’elle révèle toute sa magie. Ajoutez quelques secondes de pose et… le miracle opère.

📷 Expérience vécue : une photo de M42 prise avec un simple reflex et un trépied offre déjà de beaux résultats. Ajoutez un petit tracker comme le SkyTracker iOptron, et la nébuleuse de l’Homme qui court (Running Man Nebula) commence à apparaître sur vos clichés.

nebuleuse de la tête de cheval

4 . La nébuleuse de la Tête de Cheval (IC 434) – Un mythe céleste, réservé aux audacieux

Magnitude : +7,3

Elle fascine depuis toujours… et pour cause : la nébuleuse de la Tête de Cheval semble surgir des ténèbres, sculptée dans une mer de gaz rougeoyant. Visible dans la constellation d’Orion, près de l’étoile brillante Alnitak, elle est l’une des nébuleuses les plus reconnaissables du ciel — et l’une des plus difficiles à capturer sans matériel spécialisé.

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Photographier IC 434 avec un simple appareil photo et un trépied, c’est possible… mais difficile. Pour révéler ses détails, il vous faudra idéalement un appareil photo modifié pour l’hydrogène alpha (Ha), et un système de suivi stellaire pour de longues poses.

💡 Bonus cosmique : en cadrant cette région, vous pourrez aussi capturer la spectaculaire nébuleuse de la Flamme, qui danse autour d’Alnitak, créant une composition céleste inoubliable.

Messier

5 . Messier 78 (M78) – Une lumière diffuse dans la nuit d’Orion

Magnitude : +8,3

Souvent éclipsée par les grandes nébuleuses d’Orion, M78 est une merveille discrète. C’est une nébuleuse par réflexion, ce qui signifie que sa lumière est réfléchie par la poussière interstellaire au lieu d’être émise. Résultat : une brume mystérieuse bleutée, nichée au cœur de la constellation d’Orion.

Elle n’est pas simple à capturer. Mais avec un objectif lumineux (f/2.8 ou plus), un 50 ou 85 mm, un petit tracker, et un peu de patience, vous pourrez l’encadrer avec la Ceinture d’Orion. C’est une cible parfaite pour progresser : technique, mais gratifiante.

🔭 Astuce de prise de vue : utilisez une ouverture large, un ISO modéré et allongez vos temps de pose. Même sans détails nets, le simple fait de révéler cette lumière perdue dans l’obscurité est un vrai plaisir.

la nebuleuse de la tête de sorcière

6 . La nébuleuse de la Tête de Sorcière (IC 2118) – Un défi brumeux pour les chasseurs de textures

Magnitude : variable, très faible

Avec son profil étrange qui évoque une sorcière hurlant dans l’espace, la nébuleuse de la Tête de Sorcière est aussi belle que difficile à capturer. Située près de l’étoile Rigel, dans la constellation d’Orion, elle se distingue par sa forme allongée et sa lumière bleutée, reflet de l’éclat de Rigel sur les poussières interstellaires.

Cette cible est réservée aux photographes patients et bien équipés. Il vous faudra un objectif très lumineux, un traceur d’étoiles, et surtout du temps pour planifier, poser et retraiter l’image. Mais le jeu en vaut la chandelle : c’est une cible rare et spectaculaire.

📸 Conseil passionné : si vous débutez, gardez-la dans votre viseur pour plus tard. Si vous êtes prêt à relever le défi, vous vivrez une expérience intense et mémorable.

boucle de bernard

7 - . La Boucle de Barnard – Une fresque céleste à capturer en une seule image

Magnitude : environ +5 (variable)

La Boucle de Barnard, c’est un chef-d’œuvre galactique. Une immense arche de gaz rougeoyante qui entoure la nébuleuse d’Orion et ses voisines. Elle n’est pas seulement un décor de fond : elle est une cible à part entière, et surtout l’occasion rêvée de composer une image riche et symbolique.

Avec un objectif de 50 mm et un bon cadrage, vous pouvez capturer plusieurs objets majeurs dans un même cliché : M42, M43, M78, la nébuleuse de l’Homme qui court, la Tête de Cheval, la Flamme, et même la nébuleuse de la Tête de Sorcière.

🔭 Conseil pratique : l’utilisation d’un sky tracker est fortement recommandée pour faire ressortir la boucle en détail. Mais si vous aimez les défis, tentez-la sans suivi : l’essentiel est de poser longtemps, souvent, et avec précision.

les pléades

8 . M45 – Les Pléiades : Sept sœurs dans une mer bleue

Magnitude : +1,6

Les Pléiades (M45) sont une porte d’entrée magique dans le monde de l’astrophotographie. Brillantes, facilement repérables, elles scintillent au cœur du ciel hivernal et offrent un sujet spectaculaire, même sans télescope.

Mais le vrai défi, c’est de faire ressortir le gaz bleuté qui les entoure. Ce nuage de poussière cosmique, invisible à l’œil nu, devient lumineux sous une pose prolongée. Avec un sky tracker, 90 secondes suffisent à révéler cette beauté fragile. Avec un trépied, il faudra empiler plusieurs poses, mais le résultat en vaut la peine.

📷 À essayer : un téléobjectif de 300 mm pour isoler l’amas, ou une focale plus large (85 ou 135 mm) pour l’inclure dans une composition avec la nébuleuse de Californie.

la nébuleuse de californie

9 . La nébuleuse Californie (NGC 1499) – Une touche rouge dans un ciel de contrastes

Magnitude : +6

La nébuleuse de la Californie (NGC 1499), avec sa forme caractéristique évoquant l’État américain, est un joyau rouge discret mais magnifique. Elle se situe tout près des Pléiades, ce qui permet de composer des images à fort contraste chromatique, mêlant rouges, bleus et traînées sombres.

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C’est une cible qui se photographie très bien au téléobjectif (200-300 mm), surtout si vous utilisez un filtre Hα (Hydrogène Alpha). Sans filtre, elle reste accessible, surtout avec un capteur sensible et un ciel bien noir.

🧭 Astuce créative : utilisez une focale moyenne pour encadrer à la fois les Pléiades, la nébuleuse de Californie et la zone sombre qui les sépare. Vous obtiendrez une image digne d’un fond d’écran céleste.

nébuleuse de bode

10 . M81 & M82 – La Galaxie de Bode et la Galaxie du Cigare : un duo spectaculaire à capturer

Magnitudes : +6,9 (M81) / +8,4 (M82)

Deux galaxies, un seul champ : M81 et M82 forment l’un des couples les plus célèbres du ciel nocturne. Faciles à localiser dans la constellation de la Grande Ourse, elles offrent un contraste fascinant entre structure spirale et activité explosive.

M81, aussi appelée galaxie de Bode, révèle des bras spiraux doux et équilibrés, tandis que M82, la galaxie du Cigare, semble littéralement expulser du gaz rouge incandescent depuis son noyau. Un spectacle cosmique puissant… et parfaitement accessible avec un téléobjectif ou un petit setup astro.

🛠️ Conseil photo : utilisez un objectif de 200 à 300 mm, un tracker pour des poses longues, et si possible un filtre Ha pour mettre en valeur les éjections de M82. Vous obtiendrez un cliché étonnamment riche pour une paire de galaxies si proches.

la nébuleuse du tourbillon

11. La galaxie du Tourbillon (M51) – Une collision galactique figée dans le temps

Magnitude : +8,4

Elle porte bien son nom : la galaxie du Tourbillon (M51) est une spirale parfaite en train de dévorer sa voisine. Située près de la Grande Ourse, c’est l’une des galaxies les plus photogéniques du ciel de printemps, et pourtant encore accessible aux photographes débutants bien équipés.

Même sans télescope, un objectif longue focale et un bon suivi équatorial permettent de révéler la dynamique dramatique entre M51a et sa compagne, M51b. À travers l’objectif, on voit littéralement une galaxie en train de fusionner avec une autre, dans un lent ballet de gravité.

🔭 Astuce : un 300 mm ou plus avec de longues poses vous permettra de faire apparaître la structure en spirale emblématique, qui semble tournoyer comme une tempête figée dans l’espace.

la lune

12. La Lune – Votre meilleure alliée… quand elle cache les étoiles

Visible à l’œil nu – variable selon la phase

C’est souvent la grande ennemie des astrophotographes de ciel profond… mais si vous ne pouvez pas l’éviter, photographiez-la ! La Lune, dans toutes ses phases (sauf la nouvelle), offre des détails saisissants avec un simple appareil photo et un téléobjectif.

Crêtes, mers lunaires, jeux d’ombres sur les cratères… Chaque nuit est différente. Et c’est une excellente cible pour pratiquer les réglages, améliorer sa mise au point, apprendre à travailler avec la lumière naturelle.

📸 Astuce rapide : photographiez la lune en quartier ou croissante, quand les ombres révèlent le relief. Une pleine lune paraît plate ; une demi-lune, elle, expose toute sa texture.

Elle est là, elle est brillante, elle gêne parfois… mais elle peut aussi être votre plus beau sujet. Faites-en votre complice, pas votre obstacle.

la voie lactée

13 . La Voie Lactée – Le fleuve d’étoiles que vous pouvez photographier sans effort

Visible à l’œil nu – selon conditions de ciel

C’est l’évidence… mais aussi un rite de passage. Photographier la Voie Lactée pour la première fois, c’est souvent le moment où l’on tombe amoureux de l’astrophotographie. Ce ruban d’étoiles qui traverse le ciel est non seulement spectaculaire, mais très accessible à capturer, même sans télescope ni tracker.

Il suffit d’un objectif grand angle lumineux (f/2.8 ou mieux), d’un trépied solide, et d’un bon ciel, loin de la pollution lumineuse. Une simple pose longue de 15 à 25 secondes suffit à révéler la structure galactique, et avec quelques clichés empilés, vous pouvez aller encore plus loin.

🛠️ Petit rappel technique : appliquez la règle des 500 pour éviter les filés d’étoiles (500 / focale équivalente), et laissez la magie du post-traitement faire le reste.

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les planètes

14 . Les planètes et leurs lunes – De petits points… aux grandes surprises

Cibles : Jupiter, Saturne – visibles à l’œil nu

Les planètes ne sont pas forcément spectaculaires avec un simple objectif photo. Vous ne verrez pas les bandes de Jupiter ou les anneaux de Saturne à 200 mm… Mais ce n’est pas ça qui les rend intéressantes à photographier.

Ce sont leurs lunes qui vous surprendront.

Avec un reflex et un trépied, vous pouvez facilement capturer les satellites de Jupiter (comme Io, Ganymède ou Callisto), ou Titan autour de Saturne. Ils apparaîtront comme de minuscules points brillants, alignés ou disposés autour de leur planète. Et c’est un véritable frisson de les voir surgir à l’écran.

📷 Astuce : baissez la vitesse d’obturation pour éviter de “cramer” les planètes et laisser les lunes apparaître dans l’image. Essayez plusieurs réglages — chaque photo devient une expérience.

les comètes

15 . Les comètes – Quand le ciel vous offre un cadeau éphémère

Visibilité : aléatoire selon l’année et la comète

Les comètes ne préviennent pas. Elles surgissent, traversent nos cieux, nous émerveillent… et repartent pour parfois des millénaires. Photographier une comète, c’est capturer un phénomène rare, unique, chargé de poésie.

En 2020, la comète Neowise a illuminé le ciel nordique pendant plusieurs semaines. Visible à l’œil nu, elle était facilement photographiable avec un 50 mm ou un 135 mm. Sa chevelure brillante et sa queue filante ont marqué les esprits — et les capteurs photo.

📸 Conseil important : dès qu’une comète est annoncée, préparez votre matériel, suivez les éphémérides et saisissez votre chance. Les conditions ne durent jamais longtemps.

Une comète, c’est une histoire qu’on ne peut raconter qu’une seule fois. Ne la manquez pas.

Mentions honorables : 6 cibles à ne pas manquer pour l’astrophoto grand angle

Si vous avez déjà exploré les 15 cibles principales de cette liste, ne rangez pas votre appareil tout de suite ! Le ciel regorge encore de joyaux discrets mais fascinants, parfaits pour continuer à pratiquer et affiner votre regard. Voici 6 objets célestes supplémentaires qui auraient largement mérité leur place ici :

  • La nébuleuse du Cœur (IC 1805) – Une forme évocatrice et majestueuse dans la constellation de Cassiopée.

  • La nébuleuse de l’Âme (IC 1848) – Sa compagne cosmique, souvent photographiée avec le Cœur dans une seule composition.

  • La nébuleuse du Lagon (M8) – Un nuage lumineux et coloré, visible en été dans la constellation du Sagittaire.

  • La nébuleuse Trifide (M20) – Une rareté mêlant émission, réflexion et obscurcissement, magnifique au téléobjectif.

  • La nébuleuse du Voile (NGC 6960) – Une structure fine et filamentaire, vestige d’une supernova.

  •  La galaxie de la Roue d’Épingle (NGC 2685) – Moins connue, mais incroyablement intrigante à photographier dans de bonnes conditions.

Chacune de ces cibles est un terrain d’apprentissage et d’émerveillement, que vous soyez équipé d’un simple 85 mm ou d’un setup plus avancé.

Conclusion – Photographier le ciel sans télescope, c’est possible… et magique

L’astrophotographie sans télescope, c’est bien plus qu’un plan B. C’est une porte d’entrée vers l’univers, ouverte à tous ceux qui ont un peu de matériel, beaucoup de passion, et une vraie envie de progresser.

Avec un appareil photo, un objectif, un trépied, et un peu de méthode, vous pouvez déjà capturer des galaxies, des nébuleuses, des amas d’étoiles, et même des comètes ! Ce ne sont peut-être pas les images les plus détaillées du web… mais ce seront les vôtres, et chaque étoile figée sera une victoire.

Oui, la pression de “mieux s’équiper” est forte. Mais ce n’est pas votre matériel qui fait vos photos : c’est votre regard, votre patience, votre apprentissage. Et chaque sortie, chaque échec, chaque réussite construit la base sur laquelle reposera votre futur parcours en astrophotographie.

Commencez avec ce que vous avez. Apprenez. Photographiez. Émerveillez-vous.

Et surtout… partagez. Si ce guide vous a aidé à capturer une belle image, racontez-nous votre expérience en commentaire — vous inspirerez peut-être le prochain rêveur du ciel nocturne.

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